Ce 22 mars 2015, la communauté internationale a célébré la journée mondiale de l’eau sous le thème : « eau et développement durable ».
L’eau, dit-on, est source de vie. Elle est devenue depuis
quelques années un droit pour chaque individu sur la planète quelle que soit sa position sociale, sa race ou sa situation géographique. Consciente de l’importance que cette eau a dans la vie des populations, la communauté internationale s’est mobilisée depuis 2000 pour un accès à l’eau pour tous. On estime à plus de 2 milliards, le nombre de personnes qui ont eu accès à des sources améliorées d'eau potable depuis les années 1990 et 116 pays ont atteint la cible des OMD pour l'eau. Toutefois, plus de 700 millions de personnes n’ont toujours pas un accès facile à des sources améliorées d'eau potable et près de la moitié sont en Afrique sub-saharienne (rapport JMP 2014).
A coté de ces avancées notables en matière d’accès à l’eau, il continue de se poser la lancinante question d’une approche durable d’approvisionnement en eau.
L’on constate une pénurie croissante de l’eau du fait, dans la plupart du temps, de la pression démographique sur les ressources disponibles et l’urbanisation, la mauvaise affectation des ressources, la dégradation de l’environnement et la mauvaise gestion des ressources en eau. La distribution de l'eau potable dans de bonnes conditions, garantissant qualité́, durabilité et sécurité́, constitue, par conséquent, un enjeu majeur du développement durable. Par ailleurs, les enjeux d'une gestion sobre, économe et écologique de l'eau, dans les gestes de la vie quotidienne, sont de plus en plus importants, pour préserver l'environnement des pollutions de nos eaux usées, et également une priorité.
Sur un tout autre plan, la gestion durable des eaux usées d’autre part devrait permettre de garantir une meilleure intégration de l’approvisionnement de l’eau dans les politiques de développement durable. Dans de nombreuses capitales africaines, en effet, l’évacuation anarchique fait peser de sérieux problèmes d’environnement. Une question fondamentale se pose : comment gérer la collecte et le traitement de cette eau issue des ménages particulièrement dans des quartiers non connectés au système classique d’évacuation des eaux notamment en milieu urbain?
Certains programmes de recherche ont démontré la faisabilité d’une gestion durable des eaux usées. De nombreuses solutions techniques permettent de répondre aux normes de réutilisation.
Dans les 93 villages Ebrié du District Autonome d’Abidjan par exemple, de nombreuses femmes ont pour principale activité la fabrication de l’attiéké. Les eaux usées issues de cette activité sont rejetées sans traitement préalable dans le milieu naturel notamment dans la lagune Ebrié. Ces effluents dégradent le cadre de vie, engendrent des nuisances olfactives, favorisent la dissémination d’agents pathogènes et causent des risques pour la santé humaine et animale. Un programme de recherche mis en œuvre par l’agence intergouvernementale panafricaine Eau et assainissement pour l’Afrique (EAA), a permis de démonter la possibilité de transformer ces effluents toxiques du manioc en biogaz avec un apport en urines hygiénisées collectées auprès des populations.
Pour tout dire, dans le cadre du développement durable, l’approvisionnement en eau est intimement lié à l’assainissement à travers notamment une bonne gestion des eaux usées. Les différents projets et programmes d’approvisionnement en eau doivent prendre en compte une démarche intégrée.
- See more at: http://wsafrica.org/fr/communique/journee-mondiale-de-leau-2015-miser-sur-une-demarche-integree-de-gestion-de#sthash.qb8Rb1H4.dpuf