Parmi les problèmes environnementaux que connaissent la plupart des villes africaines figure en bonne place la non maitrise des eaux usées et excrétas. En Côte d’Ivoire, ce problème est manifeste dans les quartiers de la capitale Abidjan, posant ainsi l’urgence de développer des mécanismes efficaces de gestion.

Ayant une riche expérience en la matière, EAA s’est engagé à accompagner la commune d’Abengourou, à travers un projet de renforcement des capacités, dans la gestion des eaux usées et excrétas.

A travers cette assistance dans le cadre du projet « renforcement de capacité de maitrise d’ouvrage de la municipalité d’Abengourou en matière de gestion durable des eaux usées et excrétas », EAA entend renforcer les capacités institutionnelle, juridique et organisationnelle de la municipalité d’Abengourou pour la fourniture de services de base en matière de gestion des eaux usées et excréta en vue d’améliorer le cadre de vie des populations. Cela passera par un accroissement du taux d’accès des populations des quartiers précaires aux ouvrages et services d’assainissement de base. Globalement, il s’agira (1) de contribuer à réduire la pauvreté et la mortalité des enfants de moins de 5 ans liée aux maladies dérivées du manque d’assainissement, (2) de créer des emplois pour les jeunes et femmes, et (3) d’assurer un environnement salubre et durable.

Figure 1: Dépotage de boue de vidange dans le Lit de Séchage à Ecoulement Non Saturé (LSENS) et séparation des urines

A terme, le projet se fixe cinq principaux résultats qui constituent du même coup le repère de mise en œuvre :

  1. Le cadre institutionnel, juridique et organisationnel de gestion municipale de l’assainissement, la plateforme de concertation, le système d’exploitation des ouvrages et le mécanisme de financement endogène pour l’exploitation des ouvrages d’assainissement sont fonctionnels ;
  2. Le taux de couverture en assainissement des ménages des zones périurbaines et urbaines de la commune d’Abengourou est accru de 33 % ;
  3. Des emplois directs pour les jeunes et les femmes sont créés ;
  4. Les capacités (hygiène, collecte, transport, traitement et valorisation des sous-produits) des différents acteurs de l’assainissement et des bénéficiaires sont renforcées ;
  5. La faisabilité socio-anthropo-économique, la certification environnementale et sanitaire sont établis et des guides méthodologies et outils sont diffusés.

Pour atteindre ces résultats, une série d’activités conséquentes a déjà été entreprise. Il s’agit de la mise en place d’une équipe complète et fonctionnelle formant un Comité Local de Salubrité(CLS), de la construction de 150 TSDU (Toilettes Sèches à Déviation d’Urine) sur 200 prévues dans 3 quartiers précaires, de deux sites dont l’un pour le stockage/hygiénisation des urines et l’autre pour le traitement des fèces. Outre ces activités, il y a eu des actions fortes de renforcement de capacité telles que la formation de plusieurs artisans-maçons pour la construction des toilettes publiques et familiales, la formation d’agents acteurs du domaine, la sensibilisation de maraichers à l’utilisation des ferturi et fertifère (bio fertilisants), la formation d’une cinquantaine de ménages à la bonne utilisation et à l’entretien des TSDU. A cela peut s’ajouter la mise en place d’une Très Petite Entreprise (TPE) d’assainissement, structure de gestion de la filière de collecte, transport, stockage et réutilisation des sous-produits de l’assainissement.

 Résultats des actions du projet, selon une évaluation à mi-parcours, 75% des ménages bénéficiaires satisfaits de la construction des TSDU, alors que 88,2% connaissent et mettent en pratique les règles d’utilisation et d’entretien des TSDU. Le projet a aussi permis la création d’emplois au profit de plusieurs personnes dont des jeunes, des artisans-maçons, des menuisiers, des plombiers, etc.  

Financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par EAA en collaboration avec la mairie d’Abengourou, le projet a pour bénéficiaires cibles les ménages vulnérables, les lycées, les endroits publics (gares routières), les maraichers périurbains, etc. Il est prévu pour prendre fin en Décembre 2015.

 Photos illustratives de la chaîne de transformation des boues de vidange