Partenaires du secteurs de l'eau et l'assainissement,

Cette année encore, nous avons l’opportunité de marquer un arrêt et penser à l’avenir de l’humanité que nous avons en partage. Son avenir est lié aux ressources dont elle dispose et de la façon dont elle les utilise. L’eau en fait partie. Elle est l’une des ressources les plus essentielles pour la survie de l’humanité.

Mais elle n’est pas accessible à tous, encore moins en Afrique. Même si les chiffres sont moins alarmistes, il demeure qu’un africain sur quatre ne dispose pas d'accès à l'eau potable. Sachant que la population du continent devrait doubler d'ici à 2050, les inquiétudes qui sont partagées par les acteurs du secteur et les gouvernants sont légitimes. L’un des défis majeurs est de trouver à la fois de l’eau en quantité et en qualité, car l’une ne peut aller sans l’autre. Selon les chiffres de l'UNICEF, 500 enfants meurent chaque jour dans les pays d'Afrique subsaharienne à cause du manque d'eau salubre et d'un assainissement insuffisant.

En Afrique subsaharienne, 70% des habitants ne sont reliés à aucun réseau, drainant tous les rejets dans la nature et entraînant une pollution immédiate et sur le long terme des milieux naturels. Cette année l’opportunité est double de s’intéresser à toutes ces problématiques à la fois. Comme un symbole, la journée mondiale de l’eau 2022 se déroule en plein forum mondiale de l’eau qui se tient depuis hier, jusqu’au 26 mars à Dakar au Sénégal. C’est donc en Afrique au Sud du Sahara que se tient ce 9e rendez-vous international sur l’eau. Les thèmes retenus pour ces deux évènements sont révélateurs de la nécessité d’agir, et d’agir vite.

 

Il nous est invité à l’occasion de la JME, de réfléchir sur les « eaux souterraines : rendre visible l’invisible ». Les eaux souterraines sont invisibles, elles sont un trésor caché indispensable à la vie. Il est dit que la demande en eau, en énergie et en produits alimentaires augmente sous l’effet de la croissance démographique, de l’urbanisation rapide et le développement économique. L’agriculture est le plus gros consommateur de ressources d’eau douce sur la planète alors que pour les prochains 9 milliards de personnes d’ici à 2050, la production alimentaire devra augmenter de 50 %. Pour cela, déjà, environ 70 % des prélèvements d’eau souterraine sont utilisés dans le secteur agricole, aux fins de la production alimentaire, de l’élevage et de la culture industrielle. Mais trop utilisées, les eaux souterraines peuvent finir par s’épuiser. Il faut donc prendre des mesures pour éviter le gaspillage mais avoir suffisamment d’eau pour produire. Cette réflexion, nous la menons depuis bientôt une décennie, à EAA, pour trouver les interactions nécessaires pour optimiser les ressources. Nos approches intégrés eau-assainissement-agriculture -énergie s’inscrivent dans ce sens. Il s’agit simplement d’approches intersectorielles complémentaires.

 

Dans la même lancée, le forum mondial se penche sur "la sécurité de l’eau pour la paix et le développement durable". La sécurité de l’eau suppose sa meilleure préservation, car "ceux qui auront le pouvoir demain, seront ceux qui auront des réserves d'eau et qui auront les moyens de les défendre pour les conserver », pense l’hydrologue Emma Haziza. La gestion des ressources en eau est donc plus que jamais d’actualité. Le forum mondial de l’eau et cette journée nous permettent de mettre en commun nos savoirs et nos savoir-faire pour que les eaux, quelles qu’elles soient permettent à l’humanité de vivre. Eau souterraines, eau douce, c’est de l’eau dont nous avons besoin, tout court, pour les générations présentes et à venir.

 

Bonne journée mondiale de l’eau, bon forum mondial de l’eau !

 

 

Hobah ROGOTO

Secrétaire Exécutif de EAA